L'époque des élections, quelles qu'elle soient, est une foire aux promesses bien difficile à décoder. Cela peut s'assimiler au choix d'une lessive pour bon nombre d'entre vous : blanc-bonnet et bonnet-blanc. Les interrogations "Je ne sais vraiment pas pour qui voter", sentences "Cela ne m'intéresse pas" ou encore renoncement "A quoi bon, ils font tous le même travail et n'obtiennent rien" se multiplient. Quel syndicat est sincère et n'en fait pas trop ? Lequel me correspond le mieux ? Comment discerner les arguments valables des combats perdus d'avance ? La lecture des professions de foi ou tracts, pour ceux d'entre vous qui s'y sont exercés, est un travail comparatif éprouvant où les contenus peuvent être redondants, déroutants, voire obscurs. Pour excuse, Il n'est pour nous pas simple de vulgariser certains propos (le droit social n'est pas votre seconde spécialité comme à nous) et de faire tenir l'ensemble de nos propos sur une page A4 recto-verso tout en restant lisible en évitant les polices inférieure à la taille 8 ! Il faut essayer d'être clair, concis, concret et pour ce qui nous concerne sincère et honnête. Alors quand nous observons certaines libertés prises avec l'information ou propos choquants, nous estimons devoir vous éclairer sur quelques arguments vus ça et là, et d'ailleurs surtout là chez le syndicat catégoriel de l'encadrement (typé surtout cadre supérieur), la CFE-CGC pour ne pas la nommer. Nous n'avons pas pour habitude de débattre ouvertement avec nos partenaires mais quelques mises au point s'imposent.

Petit avertissement : que tous les acteurs de la CFE-CGC ne prennent pas ces précisions comme des attaques personnelles en nous faisant les yeux ronds, mais se rapprochent plutôt du rédacteur de leurs communications syndicale...

 

Morceaux choisis

 

La CFE-CGC, le seul syndicat des cadres et agents de maitrise (99% des salariés AUSY), majoritaire dans notre branche.

 

 

 

FAUX !

 

C'est très irritant car ce n'est pas la première fois que nous pouvons lire cette énormité...

Pourquoi le seul syndicat ? Il y a cinq syndicats représentatifs dans la branche (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC, FO) dont quatre représentent cadres, agents de maitrise, ET les employés.

Dans son arrêté du 5 octobre 2017, paru au Journal Officiel n° 239 du 12 octobre 2017, le ministère du travail a fixé la liste des organisations syndicales représentatives dans la convention collective nationale applicable au personnel des bureaux d'études techniques, des cabinets d'ingénieurs-conseil et des sociétés de conseil (n° 1486). C'est à dire sur la branche dans laquelle se trouve AUSY (Syntec).

Avec une représentativité de 35,55%, la CFDT est une nouvelle fois n°1 et en progression.  Suivent assez loin la CFE-CGC (22,16%), la CGT (18,47%), la CFTC (13,40%) et FO (10,43%).  C'est donc plus d'un tiers des salariés de la branche qui ont apporté leur confiance aux militants CFDT pour les représenter au mieux dans nos entreprises.

 

Voter et faire voter CFE-CGC dès le 1er tour :
- C’est avoir un CSE rapidement opérationnel (et la reprise des ASC ...)
- C’est avoir la garantie de prolonger la gestion actuelle avec sa rigueur et son équité envers tous les salariés.

 

 

 

 

 

FAUX !

 

N'importe quel syndicat peut bien évidemment reprendre une gestion dont les comptes ont été arrêtés en vue de la passation entre l'ancienne instance CE et la nouvelle instance CSE, on appelle cette opération "dévolution des biens du CE vers le CSE" car nous n'avons plus affaire à la même instance juridique. Encore faut-il avoir réalisé cet arrêté avant que le mandat du CE expire et c'est que ce syndicat ne vous dit pas tout ! Empêtré dans sa comptabilité, le CE n'a pas présenté de comptes clôturés depuis 2016 aux élus, ce qui est totalement illégal. Négligences, approximations de gestion résultant de trois outils de gestion des oeuvres sociales successifs voire même parallèle, un retard colossal s'est accumulé dans l'équilibre et l'arrêté des exercices. Il est donc hors de propos de donner des leçons de rigueur aux autres.

Actuellement, le bureau du CE met à profit la période de carence de l'instance pour tenter de clôturer enfin ces comptes. Que se serait-il passer si aucune carence n'avait eu lieu ? Nous n'osons pas l'imaginer mais nous ne voyons comment le CSE pourrait donner quitus des comptes du CE lors de la dévolution des biens. En attendant, la CFE-CGC est bienheureuse et soulagée de disposer d'un temps supplémentaire pour tenter de fournir des comptes 2017, 2018 et un arrêté de la situation 2019, rien que cela... Il est absolument anormal et illégal que de tels éléments n'aient pas été présentés aux élus lors de la dernière réunion du CE avant l'échéance de la mandature.  Et Bien sûr, aucun état des stocks n'a été non plus fourni, alors quelle confiance apporter aux chiffres qui nous seront présentés ? La CFE-CGC est bien mal à l'aise avec cela et c'est dans ce but qu'elle espère reprendre la gestion des oeuvres sociales, en y appliquant sans doute la même "rigueur" ? Sans compter que les conditions de travail de la salariée du CE et des salariées mis à disposition n'ont cessé de se dégrader au fil de la mandature. A tel point, qu'en dernier lieu, découragée, la salariée du CE (emploi que nous avions créé) s'est vu proposée un départ à l'amiable après négociation. Dans ces conditions, de quelle équipe de permanents disposera le CSE ? un répondeur ? Le ménage a été fait et l'on sait pourquoi... réduire les activités et placer ses propres pions... et quand on dit pion, c'est bien le mot dans tous les sens du terme.

 

HANDICAP : Nous avons bataillé dur pour garder la mission handicap en interne AUSY et non la transférer chez Randstad. En revanche, nous
n’avons pas signé le nouvel accord car il est encore bien insuffisant, au regard de son application concrète sur le terrain.

 

 

 

 

 

OUI, MAIS NON...

 

Cela s'appelle tirer la couverture à soi, seul un syndicat signataire peut se targuer d'avoir obtenu le maintien de la mission handicap chez AUSY. La signature du nouvel accord handicap pour trois nouvelles années était en effet conditionné à ce maintien parmi nos autres demandes formulées dans nos revendications. Nous pouvons dire que grâce à la CFDT et à ses partenaires CGT et CFTC, la mission handicap n'a pas été transféré chez Randstad. Cela correspondait de plus au souhait de la responsable de cette mission, handicapée elle-même, pour laquelle un supplément de trajet vers Saint-Denis n'était pas envisageable.

Pour ce qui est de l'insuffisance de l'accord, l'interprétation n'est pas la bonne, l'accord dispose de moyens financiers et d'une mission qui réalise du bon travail. Nous avons jugé nécessaire de poursuivre l'expérience sachant que le rythme de croisière n'est pas encore atteint et que le second accord, conclu ici pour trois années supplémentaires, capitalise sur l'expérience du premier et s'accompagne d'une montée en moyens à laquelle nous veillerons. Les objectifs de recrutement sont dépassés mais pour autant les salariés RQTH sont soumis au même problématiques que les autres salariés du Groupe : employabilité, aléas de la vie, société de services quoi... Le turn-over est donc important à l'image du reste de l'Entreprise et nous le déplorons. Mais ce sont des combats sur l'emploi et son maintien qu'il faut mener pour l'ensemble des salariés. Le nouvel accord prévoit un réseau de référents locaux sur la question du handicap et des actions de communication plus présentes. Les services RH et le management de l'Entreprise bénéficient de formations régulières. La CFDT constate par les salariés RQTH qu'elles conseillent que la mission s'acquitte honorablement de ses tâches mais qu'elle reste toutefois confrontée aux réalités opérationnelles. Faut-il pour autant jeter le bébé et l'eau du bain ? L'insertion professionnelle du handicap est de notre responsabilité à toutes et tous.

 

MUTUELLE : Seul accord signé par vos élus CFE-CGC qui ont tenu le leadership à cette occasion et ont pu vous obtenir d’AON un accord avec
de meilleures garanties pour un coût plus raisonnable.

 

 

 

 

OUI, MAIS ...

 

Encore et toujours la couverture... Les négociations mutuelles ont été l'objet d'un travail commun où nous avions un réel moyen de faire plier notre Direction vis-à-vis des conséquentes économies réalisées avec ce nouveau régime et qu'elle pouvait en partie rétrocéder en cédant sur une répartition de cotisation 60% employeur / 40 % salarié au lieu des 50-50 légaux. La CFE-CGC a précipité la fin des négociations en proposant un compromis bancale 55-45 à destination de seulement 10% des salariés et qui n'a donc quasiment pas eu d'impact pour la Direction. Une frustration donc pour la CFDT qui n'entendait pas céder sur ce terrain où l'Entreprise nous avait déjà imposé l'assureur de Randstad et son conseil (AON) sans que nous ayons mot à dire. L'accord, conclu pour deux ans, arrive à son terme et doit être renégocié en fin d'année. Le conseil, que les salariés financent à hauteur de 70 000 euros annuels, nous annonce déjà une augmentation des tarifs. La CFDT ne compte pas subir à nouveau la négociation et compte donc sur vous pour asseoir notre poids de représentativité sur un sujet de pouvoir d'achat particulièrement important. Dernier point sur les garanties du nouveau régime : elle ne sont pas meilleures, certaines sont améliorées (implant dentaire, chirurgie de l'oeil), d'autres régressent (forfait maternité, plafond sur l'optique et les montures lunettes) par conséquent le bilan est neutre.

 

Récupération des subventions de 2011 à 2015 non versées par la direction au CE

 

 

 

FAUX !

 

Cela tourne à la mythomanie. Comment aurions-nous pu gérer nos activités, si généreuses, nombreuses et diversifiées, sans subventions entre 2011 et 2015 ? Incapable d'être au clair sur les subventions versées, la CFE-CGC a préféré faire un raccourci propagandiste et décréter que nous n'avions rien perçu !

Au moment de notre fin de mandat en mars 2015, 100% des subventions avaient été perçues pour les exercices 2011 (313 904€), 2012 (466 192€), et 2013 (566 886 €). Seule l'exercice 2014 n'était perçu que partiellement (24%) au moment de la fin du mandat, où la CFDT était majoritaire, en mars 2015. Notre Direction avait toutes les informations en ce sens et nos élus aussi à ce moment là. Nous vous avons déjà parlé des problèmes de la CFE-CGC avec la comptabilité, donc ne nous étonnons pas si elle ait mis autant de temps à se faire respecter financièrement... Nous tenons nos tableaux à disposition de toutes et tous...

 

Obtention d’une expertise par voie judiciaire pour faire cesser les Risques Psychosociaux sur tous les salariés et la gestion par le TACE*

 

 

 

 

QUOI ???

 

Une expertise, que nous avons aussi voté, a bien été réalisée par le cabinet Technologia qui a émis un rapport et dont les conclusions apportent des préconisations. Celles-ci sont restées lettres mortes jusqu'à présent.  Une expertise n'est pas un jugement ou une injonction mais elle peut en être issue comme dans ce cas, elle n'est pas destinée à faire cesser les mauvaises habitudes mais elle a l'objectif de les mettre en lumière. Pour ce qui est de la gestion par le TACE, toutes les ESN pratiquent cet indicateur et nous ne voyons pas pourquoi elle ne le ferait pas, c'est un signe de gestion rassurante. Il ne faut pas s'attaquer au travail mais à la façon de travailler. Cela relève donc d'une formulation inexacte à l'emporte-pièce destinée à frapper l'esprit.

En parlant expertise, la CFDT préconise le recours quasi-systématique à ces pratiques mais elle doivent aussi faire l'objet d'une lettre de mission et d'un cadrage sérieux, ainsi que d'un suivi et d'un rythme adéquat afin qu'elle ne termine pas à côté de la plaque ou encore s'achève en total décalage avec l'actualité de l'Entreprise. Il en va ainsi de deux cas qui illustrent parfaitement l'expertise sur les orientations stratégiques diligentée par le CE et dont le contenu, forme et fond, n'apporta absolument rien aux élus. Nous ne savons toujours pas quelles sont ces orientations à ce jour. Le deuxième exemple est l'expertise sur la situation économique et financière 2015 et prévisionnel 2016 qui nous a été fourni par la secrétaire du CE le ... 17 février 2017 ou encore mieux l'expertise sur la politique sociale (données 2012-2016) votée en mars 2018 et restituée en version brouillon le 15 mai 2019... Ces derniers exemples amènent donc les élus à débattre sur des données remontant à deux ou trois ans ou des prévisions qui sont déjà obsolètes.. Même si les documents, entretiens sont parfois long à obtenir d'une Direction réticente, les délais sont ici anormalement longs. De plus, l'élaboration des champs de mission n'ont pas été fait en concertation avec les élus et l'avancement des expertise n'a jamais été communiqué spontanément par la secrétaire. Normal donc qu'on se vante donc pas dans sa propagande.

 

La raison d'être du CSE est le dialogue social. La gestion des activités sociales est un rôle annexe (surtout chez AUSY où le budget est très limité!)

 

 

 

NON ! PAS D'ACCORD !

 

Le CSE dispose de deux budgets , l'un pour son fonctionnement (frais, salaires, expertises, matériel, ...) et l'autre pour ses oeuvres sociales. Ce dernier budget concerne l'activité de distribution d'une part très majoritaire de la subvention allouée par l'Entreprise. On ne peut minimiser cette activité même si c'est ce que pense la CFE-CGC. Cela traduit bien le peu d'allant de ce syndicat et son manque d'ambition pour faire augmenter ce budget. C'est en le consommant qu'on peut être légitime à revendiquer un accroissement du taux de subvention des oeuvres sociales (que la CFDT a fait doubler entre 2011 et 2015 de 0,28% à 0,56% de la masse salariale), et non pas en laissant dormir deux ans de subvention sur les compte bancaires. Notre ambition est d'accentuer le rythme et de faire de ce sujet une vitrine sociale. Il est pour nous aussi important que les relations sociales avec l'Employeur au travers des réunions CSE. Il s'agit, notamment dans une ESN où les salariés sont éparpillés, d'intensifier notre lien social avec nos collègues que nous représentons. Deux liens indispensables l'un à l'autre, deux orientations qu'un CSE se doit de gérer au même niveau avec des moyens suffisants. 

 

Certains syndicats ont malheureusement laissé passer l'occasion de décentraliser les instances et de mettre les DOP face aux salariés de leur périmètre.

 

 

 

FAUX !

 

Il ne suffit pas de vouloir pour obtenir. Il n'y jamais eu d'occasion si ce n'est celle de recourir à l'arbitrage de l'inspection du travail et de pleurer sur les moyens totalement ridicules prévus par les textes de base de la réforme CSE car aucune négociation possible avec l'Employeur. La Direction n'a jamais entendu plus de deux CSE et a tout fait pour faciliter une négociation autour d'un CSE national enrichi de moyens supra-légaux. Nous avons déjà évoqué les différentes étapes des discussions (voir notre rubrique sur la négociation CSE) et le long chemin qu'il a fallu emprunter pour conclure le sinon l'un des meilleurs accords actuels au niveau de la branche professionnelle pour une entreprise de cette taille. Plusieurs centaines de négociations sont encore en cours dans les Entreprises pour se conformer à l'impératif du 31 décembre 2019 pour passer du CE au CSE. La très grande majorité du salut passe par le dialogue et la négociation pour les OS qui ont gros à perdre en nombre de mandats et d'heures de délégation faute à cette réforme. Tout dépend alors de l'attitude de l'employeur : de l'inflexible inhumain au social attentif en passant par l'indifférent ignare. D'expérience, la taille d'entreprise n'est pas forcément un critère mais plutôt la qualité des femmes et des hommes en relations (partenaires sociaux, direction des ressources humaines, dirigeants). Le caractère le plus inédit de ce sujet est sans doute la difficulté à se projeter dans une nouvelle organisation sans avoir de repères puisque c'est un raz-de-marée simultanée dans tout le monde professionnel qui se précipite et se concentre essentiellement lors de ce second semestre.

La CFDT n'est pas peu fier d'être parvenu à cet accord en compagnie de ses partenaires CFTC et CGT, surtout au vu du temps de négociation et des âpres débats qu'il a fallu avoir pour en arriver là. L'énergie dépensée a été considérable, la partie n'est pour autant pas gagnée car il faudra s'habituer à ce nouveau format de la représentation du personne et en faire un dispositif efficace et réactif pour les salariés. Alors, on ne va pas se la jouer leadership, nous préférons dire que nous avons écouté nos camarades et que nous nous sommes soutenus mutuellement. Dommage qu'un syndicat n'ait pas souhaité prendre de responsabilités, il souhaitait peut-être prolonger au mieux son mandat pour boucler ses comptes !!