Le verdict du second tour des élections professionnelles est tombé au soir du 21 octobre dernier et avec lui une nouvelle instance est née : le fameux CSE (Comité Social et Economique) dont nous vous avons si fréquemment entretenu depuis plus d'an. La page des anciennes instances CE, DP, CHSCT est donc définitivement tournée et c'est vers un avenir rempli d'expérimentations que nous nous dirigeons. Nous ne reviendrons pas plus longtemps sur la longue route que fut la négociation chez AUSY de la mise en place de cette réforme du CSE, mais il faut maintenant au plus vite redonner vie à la représentation du personnel afin que vous, salariées et salariés de l'UES AUSY, ne soyez plus lésés par une carence qui dure maintenant depuis quatre mois. Carence, nous le rappelons, est de la responsabilité pleine et entière de notre Direction qui est restée sourde à nos demandes répétées de continuité de service. A présent que cela est dit, revenons aux résultats.

En premier lieu, la participation a subi un rebond de 4.6 points entre le premier et le second tour (de 17.7% à 22.3%). Ce sursaut est assez traditionnel et sa proportion reste mesurée et ne comble en rien l'effondrement constaté des suffrages par rapport aux années 2011 et 2015 : le recul du nombre de votants est ainsi de 37% pour ce second tour par rapport au second tour 2015. A peine plus d'un électeur sur cinq s'est ainsi exprimé lors de cette élection : nous aurons toujours cette donnée en tête qui nous rappellera la modestie dont nous devons faire preuve vis-à-vis du fait syndical en Entreprise. Plus étonnant est la répartition de ce surplus de participation : nous allons y revenir.

 

 

Vous trouverez ci-dessous les pourcentages de suffrages (tous collèges titulaires cumulés) pour chaque liste présente au second tour ainsi que la situation comparée lors du second tour des élections 2015.

Cette année, cinq syndicats étaient présents (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT et FO) ainsi que deux listes indépendantes (comme cela est permis lors d'un second tour) AUSY LIBRE et ESPOIR formées chacune d'un seul candidat. La liste ESPOIR n'était pas présente en 2015 contrairement à AUSY LIBRE. Cette dernière est par ailleurs incarnée par un collègue ayant été longuement sympathisant CFDT soit dit au passage. On peut rapidement s'apercevoir d'une stabilité certaine des positions mais une bonne nouvelle se dissimule derrière cette première impression : la CFDT est l'organisation ayant la plus forte progression (+1,7 point soit 11% d'audience en plus) comparée à 2015, la seule d'ailleurs avec la CGT (+0,3 point). Les autres listes sont en régression.

Outre ce motif de satisfaction, il est important de noter trois points importants :

  • La CFDT a maintenu son volume de voix par rapport au premier tour, à l'inverse de 2015 où nos voix s'étaient fractionnées entre la liste CFDT et la liste AUSY LIBRE au second tour. Fait plus curieux, le surplus de participation au second tour en suffrages exprimés (+153 voix) s'est reporté bien évidemment en partie sur les listes indépendantes non présentes au second tour (48 voix) et pour le reste quasi-intégralement sur la CFTC (95 voix). Est-ce imputable à une communication postale de ce syndicat arrivée dans vos boîtes à la veille du premier jour de vote du second tour ? Même si cette communication est légale, elle interpelle sur les conditions d'équité d'un scrutin... L'expérience vécue servira à régir un peu mieux les droits de campagne lors du prochain scrutin dans un accord protocole électoral. Bravo donc à la CFTC qui su faire preuve de sens tactique sur ce coup là, nous sommes fair-play.

                                                               

  • La CFDT a obtenu autant de suffrages en titulaires qu'en suppléants, conformément à nos préconisations de vote. La présence de suppléants va en effet être importante dans ce type d'instance très resserrée et cumulant toutes les fonctions de feu les trois anciennes instances (CE,DP, CHSCT).

                                                         

  • La CFDT a eu très peu de candidats rayés sur ses intentions de vote. L'écart entre le nombre de bulletins et le nombre moyens de voix par candidat est de 0.3 %, nous sommes un collectif uni et cela se voit ! Pour rappel, un candidat ayant sur son nom 10% de ratures par rapport au nombre de bulletins de sa liste recule en fin de celle-ci. Pour la première fois, cet évènement est arrivé au second tour et c'est ainsi que le numéro 2 de la liste CFE-CGC n' a pas été élu (!). Notre discours préventif a été de vous recommander le vote "liste complète" mais il faut noter que le site de vote électronique fait apparaître explicitement la possibilité de sélectionner ses candidats, à l'inverse du traditionnel vote physique que nous connaissions depuis toujours et où cette information passe inaperçue. Le premier avait déjà été l'objet d'un taux de ratures étonnamment important pour nos partenaires syndicaux, nous en étions préservés et nous nous sommes gardés de communiquer sur ce point particulièrement sensible qui s'attaque aux personnes plutôt qu'aux idées. La CFE-CGC est en conflit interne, ce n'est un secret pour aucun élu, la grande majorité des salariés n'en bien évidemment pas connaissance. Le résultat est donc là et c'est en quelques sorte un miracle qu'il n'y ait pas eu plus de victimes dans ce règlement de comptes interne. De violentes attaques inter-syndicales ont eu lieu entre les deux tours mais elles dénotent toutes l'inimitié générale envers certains "cadres" du syndicat catégoriel privilégiant les cadres. Plus généralement, ces sanctions faites au personnes soulignent l'importance de mettre en avant un collectif soudé et uni comme l'est la CFDT. Jugez-en donc par le graphique suivant :

                                               

Il est temps de passer à la projection de cette élection en sièges. 

S'agissant du collège Cadres (24 sièges à pourvoir) , comme nous pouvions nous y attendre, la présence de notre collègue de la liste AUSY Libre et son élection a amputé nos résultats d’un siège. C’est donc l’hypothèse basse de 4 sièges cadres que la CFDT a vu validée. Nos listes réorganisées au second tour y étaient préparées. Pour la CFDT, ce sont donc : Marc, Isabelle, Jean-Luc et Sawsen qui sont élus en Cadres titulaires. Et : Benoît , Patrick, Jean et Cherifa en Cadres suppléants. La suppléance des élus va s’organiser pour éviter toute absence préjudiciable au CSE notamment pour les prises de décision par vote en réunion.

Pour le siège du collège TAM,  la tactique de barrage à la CFE-CGC par une liste commune avec nos amis de la CGT a fonctionné puisque c’est Martine qui est élue au siège titulaire d’extrême justesse cependant (2 voix d'avance). Le succès n’est cependant pas complet car le siège suppléant nous échappe d'un rien (une voix).

L'unique siège à pourvoir du très réduit collège employé (21 inscrits) va au seul candidat en lice (CFTC) dont la voix a suffit (1 vote).

En résumé, voici ci-dessous la composition des sièges titulaires de l'instance CSE (26 sièges) comparée à la précédente instance CE (12 sièges) élue en 2015.

Vous constaterez que pour une instance CSE disposant de globalement deux fois plus de sièges que l'ancien CE, les syndicats CFE-CGC et CFTC respectent cette proportionnalité et doublent leur présence. Mais la CFDT ainsi que la CGT quadruplent leur présence : c'est là le véritable signal de cette élection, une pluralité retrouvée et la montée en puissance des syndicats ouverts au dialogue et à la construction sociale.

La CFDT remercie tous celles et ceux qui ont apporté leur voix à notre projet sur cette élection. Le travail de mise en place n’est pas totalement terminé puisque nous allons devoir former les CSSCT régionaux puis désigner les représentants de proximité, conformément à l'accord collectif négocié.

La première réunion du CSE est programmée le 12 novembre prochain. Elle aura pour objet la mise en place du bureau du Comité (secrétaire et trésorier) ainsi que des différentes commissions. L'instance sera alors dotée d'une gouvernance et pourra déployer ses actions et notamment vous redonner accès aux activités socio-culturelles. Un bon nombre d'entre vous nous interpelle sur ce sujet et s'étonne de la latence entre l'élection et la disponibilité des offres du CSE. Il faut que vous sachiez que rien ne peut être acté tant qu'un nouveau secrétaire n'est pas désigné et donc que la première réunion ne se soit tenue. Nous demandons donc aux salariés encore un peu de patience d'autant que la situation actuelle est inédite : le CSE est en effet une instance nouvelle qui hérite des biens matériels et immatériels de l'ancien CE et CHSCT. Sa mise en place nécessite une dévolution de ses biens, la mise au point d'un nouveau règlement intérieur pour son fonctionnement, ainsi qu'une nouvelle situation bancaire et comptable.

Rendez-vous donc prochainement pour les premiers articles concernant le CSE !